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Photographie du dirigeant de Rostan et d'un membre du bureau

Industrie : Rostan, capable de tout faire

« Si tu ne sais pas faire la pièce, tu l’envoies chez Rostan ». La boutade, entendue dans l’univers industriel, est-elle fondée ? On a vérifié.
Lorsque les sieurs Rosseti et Tanner s’associèrent pour créer Rostan à Breuvannes (52), voilà un demi-siècle, ils ne se doutaient sans doute pas de l’évolution que connaîtrait leur société, filiale d’une société suisse de machine-outil. Durant 30 ans, c’est ce que demeura Rostan : ne produisant quasiment que des pièces de précision pour sa société mère. Mais le secteur de la machine-outil suisse a connu des vicissitudes. Il a fallu se diversifier. Rostan devint aussi usineur de pièces pour l’aéronautique ; les Forges de Bologne figuraient en bonne place parmi ses clients.
Voilà deux ans, les actionnaires suisses décident de se séparer de la filiale française. David Biguet, bien connu en Haute-Marne dans le monde du médical et ex-président de Nogentech, est séduit. Il se lance dans l’aventure de la reprise. Patatrac ! À peine prend-il ses marques que les effets secondaires de la crise sanitaire font plonger l’activité industrielle. Lorsque David Biguet s’installe aux commandes, l’aéronautique représente 60 % du chiffre d’affaires. Or on sait ce qu’il advint de l’aéronautique…
Photographie de l'atelier
Ces derniers temps, avec des finances mises à mal par la baisse de l’activité, les entreprises se sont adaptées à la nouvelle donne. Par exemple, lorsqu’une machine tombe en panne, elles ne changent plus la machine ou l’outil : elles font réparer la pièce défectueuse. Et qui est connu en Haute-Marne pour réparer, surtout lorsque le défi technique s’avère impossible ? Rostan bien sûr ! Surtout pour de la pièce unitaire, si possible complexe, pour laquelle il n’existe plus de plan. Rostan va chercher la pièce, la mesure dans toutes ses dimensions, retrace un plan et répare et/ou refait du neuf à l’identique. Actuellement, l’aéronautique ne représente plus “que” 25 % du chiffre, mais les forgerons de l’automobile ont besoin d’outillage. Et il se trouve que partout dans le monde, pour éponger les pertes de 2020, les industriels réalisent des investissements de productivité. Ils commandent leurs machines-outils en Suisse ; l’ex-maison mère sait pertinemment où elle peut se procurer des pièces de qualité… moins chères qu’en Allemagne : chez Rostan en Haute-Marne. Bref, ça repart. Le carnet de commandes offre une visibilité de deux mois et demi. La machine-outil représente désormais 30 % du chiffre, l’automobile 20 %, l’agroalimentaire 10 %, le nucléaire 8 %, etc. Le portefeuille s’avère bien plus varié et équilibré que jadis.

Photographie du bureau d'étude
La majorité de l’activité est réalisée avec des clients situés dans un rayon d’une heure autour de Breuvannes (beaucoup dans les Vosges). 30 % se fait à l’export (Suisse). Réconforté par cette reprise, David Biguet a racheté des “morceaux” d’entreprises très complémentaires de ce que pouvait et savait faire Rostan : l’activité sciage pour l’aéronautique de Poli 2000 (Val de Meuse) ou encore l’activité usinage et découpe au fil par électroérosion de ABM Pro (Clefmont). Cela fait trois sociétés en une, avec la polyvalence que cela implique.
Aujourd’hui, David Biguet explique que Rostan « est capable de tout faire, de la pièce de 2 grammes à celle de 10 tonnes, de celle de 2 mm à celle de 4,5 m ». Tout est intégré au sein du site de Breuvannes. « Dès que la pièce est compliquée, c’est pour nous ».
Le fonctionnement s’avère atypique. Davantage encore qu’ouvrier, chaque opérateur est technicien et autonome. Lorsqu’il prend un plan, il sait qu’il réalisera la pièce jusqu’au bout.

Photographie du dirigeant de Rostan
Rostan compte aujourd’hui 21 salariés ; Rostan embauche, notamment des tourneurs. L’entreprise compte notamment en son sein 12 techniciens autonomes, deux préparateurs eux méthodes et deux étudiants sous contrat d’apprentissage.
De quoi ne pas insulter l’avenir…
Accèder a l'article parut dans le journal de la Haute-Marne en suivant ce lien : Article du JHM.

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